« Si je veux être un bon pasteur, je dois reconnaître que je suis un geek, et l’assumer dans mon ministère. »
Olivier Keshavjee
Pasteur
Open Source Church se base sur cette affirmation d’Olivier : assumer nos passions et intérêts partagés et les mettre au cœur de nos activités et idées pour la communauté.
Ces passions s’articulent principalement – mais pas exclusivement – autour de trois domaines : le game (jeux de plateau/jeux-vidéo), la technologie et la fiction.
Open Source Church est un lieu d’église en développement qui vit et partage l’Évangile au sein de la « culture geek », de manière pertinente, en étant axé radicalement sur les non-églisé·e·s/distancié·e·s.
La « culture geek » est composée de ces trois éléments:
le jeu, l’imaginaire et les sciences & technologies
Nous sommes convaincus qu’à travers les temps de jeu (société, rôle, vidéo, etc.), les sessions de JDR’s, le vécu in-game, nous sommes sollicités intérieurement.
La dynamique propre au milieu du game permet d’ouvrir ainsi de nouveaux points d’accès et perspectives pour entrer en relation.
Les univers de fictions sont des portes d’accès infinies pour penser notre monde, notre rapport à celui-ci et nos valeurs… alors pourquoi pas également la spiritualité ?
Ce qui est vécu au travers de la fiction est riche de sens et nous interpelle : d’où la passion des membres d’Open Source Church pour la pop culture, les classiques (ou non) de la fiction, les JDR’s, etc.
Une paroisse sur Twitch ? Du gaming dans l’église ? Une web-série sur les instants ordinaires de la vie de Christ ? Du podcast théologico-fantastique ? On en rêve !
Mais Open Source Church c’est aussi une réflexion critique sur l’usage de la technologie, ses bienfaits et ses abus. Étant affiliée au milieu dit “geek”, cette dernière est forcément au centre de nos usages : comment est-ce qu’elle nous transforme? Quelle gestion juste ?
L’Évangile prend toujours racine dans une culture, et ce qui implique une transformation mutuelle : cette culture spécifique mettra en lumière des aspects de l’Évangile que d’autres cultures ne voient peut-être pas ; l’Évangile transforme la culture en la réorientant. Bien que la culture geek soit importante dans notre société, elle est très marginalisée voir inexistante dans nos églises traditionnelles. Cela rend de fait l’accès à l’Évangile difficile pour les geeks, et cela prive l’Église de toute la richesse de cette culture. Nous voulons remédier à cela.
Par culture geek, on entend une passion et une créativité dans les domaines suivants:
Bien qu’un petit nombre seulement de la population se définisse comme « geek », ces trois domaines sont constitutifs de l’être humain et radicalement transversaux dans notre société. Ils nous concernent tou·te·s. Ils sont un point de rencontre entre les cultures, les âges, les classes sociales. Ils sont aussi sources de préoccupations et de nombreux défis contemporains, à petite ou grande échelles. Pour en savoir plus, un article sur le blog d’Olivier Keshavjee.
Implicitement, un accent fort est mis sur les familles.
Open Source Church est un projet pionnier de l’EERV.
Pour ne pas perdre le nord, nous suivons ce CAP.
Après avoir défini ce que nous voulons vivre,
ces trois valeurs nous aident à savoir comment nous voulons le vivre.
Nous faisons du Christ le fondement et le but de tout ce qui est vécu, la focale de nos explorations spirituelles.
Nous encourageons et équipons chacun·e pour trouver la place qui correspond à son appel, ses passions et ses dons, et à prendre un rôle actif.
Unis en Christ, nous accueillons comme un trésor une pluralité d’expressions, de croyances ou de pratiques.
Le projet est porté à tous les niveaux par 3 réflexes ou valeurs clés qui se fécondent mutuellement — le CAP :
« L’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud a pour seule autorité Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Avec la Bible, elle le reconnaît comme Sauveur et Seigneur de l’humanité et du monde. L’Église trouve en Lui son fondement et son sens. » — Principes constitutifs de l’EERV, n°1.
« [L’EERV] reconnaît que tous les baptisés sont responsables de cette mission selon la vocation et les charismes reçus de Dieu. » Principes constitutifs de l’EERV n°6.
« Ouverte à tous, [l’EERV] reconnaît comme membre toute personne qui accepte « la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint Esprit » ainsi que ses Principes constitutifs et ses formes organiques. Elle remet à Dieu le jugement des cœurs. » Principes constitutifs de l’EERV n°12.
D’autres valeurs qui nous portent et nous nourrissent : innovation, prise de risques, croissance, autorité, passion, pèlerinage, liberté.
À Open Source Church, on peut appartenir avant de croire. Ou sans croire. Ou en croyant différemment. Et c’est ok.
Comment vivre notre pluralité interne comme une richesse, dans le respect de la liberté de chacun·e? Comment témoigner de l’Évangile à des gens qui se méfient des institutions religieuses et du prosélytisme? Nous avons développé une approche simple pour garantir au mieux la liberté, le respect et la sécurité des participant·e·s, en explicitant différents “modes de jeu” ou niveaux d’activités.
On se rassemble autour d’intérêts partagés. On crée des liens d’amitié et de confiance. On évite les sujets qui divisent. En particulier la religion: c’est une “God Free Zone”.
On partage, on propose, on débat, on expérimente. On clarifie les modalités de désaccord et de discussion. On repart avec ce qu’on veut.
On affirme joyeusement et clairement nos convictions. On vit l’Évangile, on milite pour les causes qui nous tiennent à cœur.
Nous observons que la plupart des gens qui font un cheminement de foi le font après avoir vécu pendant un temps dans une communauté qui vit sa foi simplement et joyeusement. Nous observons aussi qu’une partie de la population est méfiante envers les formes de religions organisées. Nous observons encore que nos différences de convictions (sur tous les sujets, pas uniquement sur l’Évangile) peuvent autant nous rapprocher que nous diviser.
Nous avons élaboré une typologie des activités en 3 niveaux, par rapport à l’Évangile ou aux gros sujets qui divise, ce qui nous permet de partager nos convictions et sans faire de pression :
Ces modes de jeux nous permettent de communiquer clairement notre intention de témoigner de l’Évangile tout en garantissant une absence de prosélytisme. Ou d’aborder des sujets qui peuvent potentiellement cliver une communauté, tout en restant unis. En participant à une activité d’un niveau ou d’un autre, chacun sait ce qu’il va y trouver. Il est libre de rester à un niveau, ou d’en explorer un autre. Cela nous permet aussi d’inviter très largement, et créer une communauté hétérogène et potentiellement contagieuse.
Exemple: lors d’un week-end de jeux de société et spiritualité, à Leysin, en novembre 2018, avec 105 participants (environ ⅔ églisés, ⅓ non-églisés). Des salles avec des jeux de société sont aménagées et accessibles en tout temps et les repas sont pris en commun (niveau 0). Plusieurs activités de type spirituel sont proposées, clairement annoncées, sans mettre aucune pression de participation. Par exemple : un atelier sur la foi chrétienne dans l’œuvre de Tolkien (niveau 1), un jeu de rôle suivi d’une discussion sur l’utilisation de la violence comme moyen de résolution de conflit (niveau 1), une prière de Taizé (niveau 2), un culte ludique (niveau 2).