« L’univers du gaming me donne un angle d’approche sur les relation humaines (…) »
Il y a quelques mois, j’avais écris un article : « Pour moi, le travail en équipe, c’est comme dans les jeux en ligne… » J’avançais le lien entre les rôles de Tank, Heal et DPS et leurs dimensions suggestives pour nos relations humaines. Et comme je me lasse jamais de parler de MMO, poursuivons l’expérience ! Cependant, cette fois, nous allons passer par des témoignages de joueur.se.s (ou ex-joueur.se.s) que j’ai recueillis. Aujourd’hui nous en découvrons deux : Elio et Kyran !
Et parmi ces témoignages, il y a celui d’Elio, théologien et ex-gamer sur World Warcraft, Lord of the rings online, star wars : the old republic, etc. A mon plus grand bonheur, il en a fait un article sur blog ! GG à lui ! Voici une petite citation pour vous teaser :
Pendant un temps, j’ai toujours pensé que j’étais plutôt un heal : peur de me mettre en avant, pas fan de la compétition, tendance à l’empathie, attentif à l’état de stress des groupes, etc. ça a aussi été l’une de mes motivations pour me lancer en théologie: faire quelque chose où dans la finalité professionnelle on accompagne des humains.
Kyran m’a également comblé avec ce qu’iel m’a transmis comme témoignage. Sa réponse est si riche que, du coup, je ne peux résister à vous en partager la quasi intégralité :
« Jouant à des mmorpg depuis environs 7 ans, j’ai longtemps occupé la place d’un DPS. Dans l’idéal, un DPS avec un ou deux sort de soin, ce qui me permettait de jouer en solo. Le travaille d’équipe me demandant beaucoup d’énergie, j’approche la plupart des situations de ma vie de tous les jours de la même manière. En solo. C’est souvent plus simple de se dire que si on rate quelque chose, on en est les seuls victimes et seuls responsables.
Cependant, plus récemment je me suis mis au rôle de tank sur Final Fantasy Online. Le fait que la communauté soit très ouverte envers les nouveaux joueurs m’a permis de tester un nouveau rôle, et de découvrir les points qui me plaisent le plus.
J’ai fais certains de mes premiers donjons en tant que tank avec ma meilleure amie en healer, une expérience enrichissante et qui fait écho à notre vie de tous les jours. Lorsque je traverse une situation difficile et la lui partage, je sais qu’elle sera là pour me soutenir et m’encourager, mais je lui demande aussi si elle est émotionnellement disponible pour ce genre de partage. Et lorsqu’elle est celle en situation difficile, c’est à moi de prendre le manteau de healer, et de l’aider à traverser l’épreuve, que ce soit en castant des paroles encourageante, ou en la boostant avec un meme ou une photo de mes chat.
Étant tous deux dans le milieux du gaming depuis des années, notre langage est aussi souvent teinté de ces références. Lorsque nous nous trouvons face à une tâche peu motivante, nous nous rappelons que le “daily farming” est nécessaire, or lorsque l’un de nous fait face à une situation angoissante et la surmonte, un petit “Gg, level up” va souvent se retrouver dans nos échanges, à côté des autres encouragements et félicitations.
L’univers du gaming me donne un angle d’approche sur les relation humaines, une façon de structurer certaines de mes interactions et de les rendre plus facile pour moi qui ai toujours eu de la peine avec les rapports sociaux. » (Kyran)
Tout d’abord, le témoignage de Kyran me parle profondément car iel souligne comment le monde du gaming et ses codes peuvent être un vrai moyen de s’approprier nos situations de vie. Par exemple, une épreuve devient un « boss », une réussite un « achievement », etc. De fait, la méthode de psychologie positive SuperBetter de McGonal affirme la même chose : faire de sa vie un jeu !
Enfin, je souligne, dans l’article d’Elio, les intérêts théologiques qu’il souligne : » Personne n’est appelé à tout faire dans le Royaume et dans l’annonce de celui-ci. » Les jeux en ligne de type MMO encourage la réussite en communauté. Il faut, dès lors, travailler et avancer avec les compétences propres à chacun.e et ne pas chercher à assumer toutes les fonctions. C’est l’exemple de la vie bouillonnante d’une guilde, comme en parle Elio, ou du soutien mutuel et solide qu’évoque Kyran. Sans les idéaliser, les MMO apprennent, en somme, la force profonde de l’esprit de communauté.
Réflexion à suivre …
Benoît Ischer